Le Conseil d'Etat a accordé ce soir jusqu'au 1er octobre à la chaîne de télévision proche du Hezbollah chiite libanais Al-Manar pour déposer un dossier de conventionnement auprès du CSA, qui demandait l'arrêt de sa diffusion pour avoir programmé un feuilleton antisémite. A défaut de présentation d'un dossier dans ce délai, l'opérateur de satellite Eutelsat, qui diffuse Al-Manar en France, devra faire cesser cette diffusion au 30 novembre 2004 au plus tard. Eutelsat devra également cesser de diffuser Al-Manar en cas de rejet par le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) du dossier présenté par la chaîne libanaise. Le conventionnement est une charte passée avec le CSA dans laquelle la chaîne s'engage à respecter un certain nombre de règles édictées par le Conseil, notamment en matière déontologique et de programmes. Dans sa décision, le Conseil d'Etat prévoit une astreinte de 5.000 euros par jour pour Eutelsat en cas de non-respect du délai qu'il lui accorde. Le CSA avait saisi le 12 juillet le Conseil d'Etat d'une demande de suspension de la diffusion d'Al-Manar en raison de la diffusion par la chaîne, en novembre 2003, du feuilleton "Al-Chatat" (Diaspora), racontant l'histoire du sionisme en véhiculant des thèses et des clichés violemment antisémites. Lors de l'audience devant la plus haute juridiction administrative jeudi, l'avocat de la chaîne, Me Denis Garreau, avait admis qu'Al-Manar avait "diffusé un feuilleton dont tous ses dirigeants s'accordent à reconnaître le caractère inadmissible". La directrice juridique du CSA, Sylvie Clément-Cuzin, avait de son côté rapporté que l'autorité audiovisuelle française avait déjà prévenu "Al-Manar que sa ligne éditoriale nous semblait problématique et que par conséquent un conventionnement nous paraissait compromis".
Rédaction
20 août 2004 à 06h00
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