Pour son premier documentaire, la réalisatrice Tonie Marshall a réussi pour France 5 (diffusion 27 juin à 15H30) un portrait nuancé du couturier Jean-Paul Gaultier qui évite les clichés sur l'"enfant terrible de la mode" pour dévoiler une personnalité complexe. "J'étais déjà adulte étant enfant", réplique le couturier célèbre pour sa mode iconoclaste, dans ce document articulé autour du film de Jacques Becker "Falbalas" (1944), dans lequel jouait Micheline Presle, la mère de Tonie Marshall. "Pudique et réservé de nature", il avoue n'avoir jamais autant dévoilé de lui-même et ironise : "grâce à Tonie, cela m'évite des séances de psychanalyse". "Enfant, j'étais un gros menteur", glisse-t-il au détour de ce retour sur un passé choyé de fils unique né à Arcueil en 1952, élevé par des femmes. "Je suis quelqu'un d'absolument pas misogyne et j'ai toujours fonctionné sur l'égalité des sexes" affirme-t-il, rappelant que le "mannequinat est le seul métier où la femme est mieux payée que l'homme". Bouleversé par "Falbalas", histoire d'une collection, qu'il a vu une dizaine de fois, il se révèle solitaire dans le processus de création que l'on voit s'élaborer jour après jour. Jean-Paul Gaultier présente 12 collections par an (prêt à porter homme, femme, maille, Hermès, couture etc), ne fonctionne que dans l'urgence et confie que l'organisation n'est pas son fort. Toute sa culture, dit-il, vient de la presse, du cinéma et de la télévision et il a réussi la gageure de rester populaire en s'adressant à des "happy few". Tonie Marshall, qui l'a suivi pendant cinq mois, réussit à créer un climat de confiance avec lui et l'a trouvé "intact" dans ses admirations pour des acteurs ou des chanteurs, toujours prompt à s'enthousiasmer.
Rédaction
27 juin 2004
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