Un homme, mis en examen pour tentative de meurtre et sous le coup d'un contrôle judiciaire lui interdisant de se trouver en Seine-Saint-Denis, a gagné une voiture au jeu de TF1 "le Bigdil" et enregistré dans ce département, a-t-on appris auprès du père de la victime. L'avocat de la victime, Me Didier Seban, a indiqué à l'AFP avoir exposé vendredi matin la situation au juge d'instruction de Bobigny en charge du dossier, cassette à l'appui. Le non respect du contrôle judiciaire peut entraîner la réincarcération, selon le code de procédure pénale. Franck B., 27 ans, et Franck Z., 24 ans, la victime, respectivement informaticien et ingénieur commercial, s'étaient battus le 27 juin 2000 au Raincy, au sujet d'un ordinateur portable. Franck B. avait alors donné un coup de couteau à Franck Z., qui, cerveau touché à la suite de l'hémorragie, se trouve aujourd'hui, selon son père, producteur de cinéma, complètement paralysé, et aveugle, à l'hôpital de Garches (Hauts-de-Seine). Après avoir été placé une semaine en détention provisoire, Franck B. a été libéré sous contrôle judiciaire début juillet, et assigné à résidence dans le Morbihan, avec obligation de verser une caution de 50.000 francs en dix mensualités, de pointer à la gendarmerie de Vannes tous les lundis, et de ne pas reparaître en Seine-Saint-Denis. Il n'a versé que deux mensualités, et n'a pas pointé à Vannes depuis le 19 août, a assuré vendredi Me Seban à l'AFP. Le 15 janvier, Franck B. a participé au studio 107 de la Plaine-Saint-Denis, au jeu diffusé le mardi 6 février - où il a gagné une voiture - regardé ce soir-là, selon la production du jeu, par 6,237 millions de personnes. Ni Franck B., dont l'entourage a été joint par l'AFP, ni son avocat, n'ont souhaité donner d'explication. Indigné par de cette façon "de braver tout le monde et de se croire intouchable", tout autant que surpris par les imprudences auxquelles la "fascination" exercée par les jeux télévisés peut mener, le père de la victime a enfin appelé à ce "que soient mieux respectées les règles élémentaires de la justice".